CROSET à Dakar pour l’initiative BOOST

Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal (au milieu) présidant la cérémonie de clôture de la conférence

Dakar 1
Une vue des participants à la conférence

Du 29 au 30 Juillet 2015, s’est tenue à l’hôtel NOVOTEL de Dakar au Sénégal, une conférence sur l’initiative BOOST qui a réuni des participants venus de 12 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi que le personnel de la Banque Mondiale basé à Washington DC. L’objectif principal de cette conférence est de partager les expériences de la mise en œuvre de l’outil Boost et de son utilisation dans les différents pays et de promouvoir un réseau des praticiens.Il faut noter que l’initiative Boost est un outil développé par la Banque Mondiale et appuyé par la Fondation Bill et Melinda Gates afin d’aider les pays à améliorer la gestion et l’accès aux données, et promouvoir l’analyse budgétaire pour améliorer la prise de décision en matière de la responsabilité financière. L’outil Boost est actuellement mis en place dans environ 20 pays d’Afrique et d’autres pays l’adopteront dans les prochaines années.

Les participants à cette conférence (une centaine environ) sont composés des cadres des Ministères, des Parlementaires, des Chercheurs, des Universitaires ainsi que du monde des organisations de la société civile.

Le Tchad a été représenté à ladite conférence par : Le Député Issa Mardo DJABIR, Rapporteur de la Commission Economie et Plan, par ailleurs Membre de la Commission Parlementaire Régional du Bassin du Lac Tchad ; M. Olivier BEGUY, Economiste pays à la Représentation de la Banque Mondiale au Tchad ; M. Saleh Idriss GOUKOUNI, Directeur Adjoint de l’Elaboration et du Suivi Budgétaire ; M. Gérard MALLAH, Consultant Spécialiste en Base de données au Ministère des Finances et du Budget et M. Jareth BEAIN, Président du CROSET, représentant la société civile tchadienne aux assises.

La conférence a démarré avec la cérémonie d’ouverture coprésidée par Mme Louise Cord, Directrice des Opérations de la Banque Mondiale et M. Cheikh Tidiane DIOP, Secrétaire Général du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal, représentant son Ministre. La première a remercié tous les participants d’avoir honoré de leur présence à la conférence de Dakar. Selon elle, l’initiative Boost a été mise en place par son institution et appuyé par la Fondation Bill et Melissa Gate pour permettre de lutter efficacement contre la pauvreté à travers la transparence budgétaire. L’initiative Boost permet l’accès aux informations budgétaires par les citoyens afin d’améliorer la gestion des finances publiques. L’outil Boost a fait ses preuves dans beaucoup de pays à travers le monde et a permis d’améliorer la qualité des services dans les secteurs de la santé, de l’éducation en renforçant la capacité des agents. Le second a remercié au nom de son Ministre, la Banque Mondiale pour avoir initié l’outil Boost qui joue et jouera un rôle très important dans le développement de l’Afrique et du monde.

Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal (au  milieu) présidant la cérémonie de clôture de la conférence
Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal (au milieu) présidant la cérémonie de clôture de la conférence

Durant les deux jours, plusieurs communications ont été présentées par des éminents spécialistes sur la base des expériences pays par rapport à l’outil Boost. Il ressort des interventions que la bonne gouvernance repose sur de bonnes politiques budgétaires. Ainsi, les gouvernements démocratiques modernes fonctionnent avec un mandat populaire. Ce qui est implicite dans leur gouvernance est qu’il s’agit d’un contrat social avec les citoyens c’est-à-dire les gouvernements mettent en place des politiques visant à atteindre des objectifs sociaux et ou de développement. Ils prélèvent des taxes et collecte des recettes pour financer les politiques. Ils formulent ensuite les budgets pour allouer des revenus aux biens et services publics. Ils émettent aussi et appliquent les lois et règlements visant à protéger l’intérêt public. A cet effet, les politiques et lois doivent être discutées et approuvées par le Parlement. Les citoyens ont le droit de comprendre la raison d’être des politiques, d’offrir des opinions, des commentaires, et d’être informés sur l’efficacité des politiques. De même, les analystes politiques indépendants peuvent critiquer les politiques et les résultats et les Gouvernements Responsables doivent modifier ou interrompre les politiques inefficaces. Donc les Gouvernements ont besoin des bonnes critiques objectives et constructives et d’une bonne analyse de la politique budgétaire compte tenu du fait que le budget de l’Etat est un instrument majeur de la politique publique. Pour ce faire, l’outil Boost joue un rôle très important pour une analyse efficace des politiques budgétaires ajoutent les conférenciers.

Aussi, les différents communicateurs ont loué les mérites de l’utilisation de cet outil. En effet, l’application de l’outil Boost permet de contribuer à améliorer la note du groupe 4 de CPIA (Country Policy and Institutional Assessment) intitulé Gestion et institution du secteur public et les critères relatifs à ce groupe. L’amélioration de la note CPIA peut ainsi avoir des conséquences positives sur l’allocation des ressources de l’Association pour le Développement International (IDA) de la Banque Mondiale. Aussi, Boost peut permettre d’augmenter les notes PEFA (Public Expenditure and Financial Acoutability) ainsi que les notations de l’Indice du Budget Ouvert (IBO). Les cas d’expériences pratiques du Niger, de la Mauritanie, du Burundi et du Mali ont été présentés aux participants. Répondant aux inquiétudes des participants par rapport aux démarches idéales à suivre pour la mise en place de cet outil, les conférenciers ont présenté les cinq (5) étapes suivantes :

  1. Engagement du pays : Cette première étape consiste à la manifestation de la volonté du pays clairement exprimée par une note officielle du Ministre des Finances et du Budget adressée à la Banque Mondiale. Un effort commun sera consenti de la part de l’économiste pays, des spécialistes BOOST et de l’équipe pays ;
  2. Elaboration de l’outil Boost : Les spécialistes BOOST et le personnel de l’administration assurent la qualité permanente des données dans les différents pays ;
  3. Application de l’outil Boost : Il s’agit ici de la mise en application de l’outil Boost pour produire des données budgétaires qui seront analysées et mises à la disposition du grand public ;
  4. Pérennisation de l’outil Boost : Afin de rendre pérenne cet outil, une formation spécialisée du personnel du gouvernement sera organisée par les spécialistes BOOST et l’économiste pays de la Banque Mondiale en vue de son appropriation (transfert de compétence). Cela pour éviter une dépendance vis-à-vis de la Banque Mondiale ;
  5. Transparence budgétaire : Le Boost permet de créer un portail sur Budgets ouverts. L’équipe pays fournit le lien à la société civile et aux ONG qui feront une large diffusion afin de rendre les informations budgétaires accessibles à tous sans restriction aucune.

Cette conférence a été organisée dans un contexte où la transparence budgétaire devient de plus en plus une question d’actualité. Tous les participants ont pris un ferme engagement de plaider en faveur de l’utilisation de cet outil une fois de retour dans leurs pays respectifs. La Banque Mondiale se dit prête à accompagner tous les pays qui désirent l’appliquer.

Jareth BEAIN

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire