Pourquoi les coûts de transport des marchandises sont si élevés sur le corridor Douala– N’Djamena ?

L’objectif de cette étude réalisée dans le cadre du cycle de formation d’Ingénieur d’Application en Statistiques de l’Institut Sous Régional de la Statistique et de l’Economie Appliquée (ISSEA) était d’identifier les facteurs permettant d’expliquer la cherté du transit entre le corridor Douala-N’Djamena afin de proposer des recommandations sur la réduction des coûts de transport terrestre. De façon spécifique, l’étude visait dans un premier temps à décrire les caractéristiques et les pratiques le long du corridor pour permettre de le cerner dans son entièreté. Dans un second temps, il était question de déterminer les facteurs contribuant à l’accroissement du coût trajet sur ce corridor. Transporteurs

Pour mettre en évidence ces facteurs, nous avons procédé  à une analyse économétrique en construisant une variable à deux modalités (« coût faible » et « cout fort »), une analyse des données par le biais de la régression logistique sur une base de données regroupant 724 observations (véhicules de transports effectuant des trajets sur le corridor).

Ces analyses ont permis de montrer que la complétude de charge diminue les coûts de transport de marchandises sur le corridor. Cela provient du fait que le coût à la tonne baisse au fur et à mesure que le taux de remplissage du camion s’accroit. Un autre résultat intéressant est que la fréquence de visites techniques contribue à la réduction des coûts de transport. La probabilité pour un transporteur d’avoir des coûts de transport élevé baisse au fur et à mesure que les visites techniques sur les véhicules sont rapprochées.

L’étude a aussi permis de relever qu’un chauffeur recruté selon des critères spécifiés à l’entrée au sein de l’entreprise (expérience professionnelle prouvée, possession d’un permis de conduite et absence de casier judiciaire) diminue la probabilité de l’entreprise à pratiquer des coûts de transport élevés. Enfin le dernier résultat intéressant est que le fait d’avoir un parc automobile vieillissant accroit la probabilité d’obtenir des coûts de transport élevés.

Ces résultats suggèrent la nécessité de la mise en place d’une coordination permettant d’augmenter la complétude de charge des véhicules de transport en transit pour qu’elle se situe au-delà de 80 %. Ils suggèrent aussi la nécessité d’implémenter des actions en vue du renouvellement du parc automobile effectuant le transport de marchandises sur le corridor Douala-N’Djamena. 

Comme toute étude, celle-ci s’est heurtée à des difficultés en lien avec le manque d’information sur l’itinéraire emprunté par les camions sur le corridor et à la non-modélisation des pots de vin régulièrement payés par les transporteurs.

Sans titre

A propos de l’auteur: Ingénieur statisticien avec une spécialisation en système d’information et statistique décisionnelle, Abdelhakim ROUHOU a planché entre autres sur la situation comptable des banques commerciales au sein de la direction nationale de la BEAC en 2013 et la pauvreté multidimensionnelle à l’INSEED en 2014. Actuellement, il mène une analyse sur les comptes publics.

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