Revue du portefeuille des projets financés par la banque mondiale au Tchad

La Banque Mondiale en étroite collaboration avec le Ministère du Plan et de la Prospective, a organisé un atelier sur la revue du Portefeuille des projets qu’elle finance au Tchad, en date du 03 juin 2016 dans la grande salle de conférence de l’hôtel Hilton. Cet atelier dont l’objectif est d’améliorer les performances du portefeuille pour mieux répondre aux besoins des populations vulnérables a vu la participation des cadres de l’administration, des partenaires au développement, des membres du secteur privé et de la société civile, ainsi que des coordonnateurs desdits projets.dsf,ghfrHngdtitre

Le portefeuille du financement de la Banque Mondiale au Tchad est composé de 10 projets actifs dont 07 à caractères nationaux et 03 régionaux. En plus de ces projets, le portefeuille compte quelques projets sous forme de fonds fiduciaires avec une enveloppe globale 273 millions de dollars soit 164 milliards de FCFA. Ce portefeuille couvre en majorité des opérations dans les secteurs du développement à savoir le développement rural (40%), la gouvernance (26%), la santé (18%), le transport (11%) et l’éducation (5%) et le reste dans les secteurs de la protection sociale, du développement social, du commerce et de la compétitivité du secteur privé pour une enveloppe globale de 400 millions de dollars américains soit 240 milliards FCFA. A l’ouverture de l’atelier, la Ministre du plan et de la prospective, Mme Mariam Mahamat Nour déclare : «pour la première fois, la BM apporte au Tchad un appui budgétaire en 2015 et continue de le faire pour l’année 2016» puis précise à cet effet la particularité de cette revue caractérisée par la chute du prix du pétrole et la crise sécuritaire liée au terrorisme avec ses nombreuses conséquences sur la population tchadienne. Dans son intervention, elle a évoqué la présence de 750 000 déplacés et retournés sur le sol tchadien qui partagent aussi les ressources que le gouvernement et ses partenaires mettent à la disposition de leur population. Ce qui donne devoir aux acteurs (gouvernement, partenaires au développement…) non seulement d’exécuter les projets mis sur pied mais de mobiliser aussi des ressources en mettant un accent particulier sur la diversification de l’économie tchadienne via l’agriculture et l’élevage ainsi que de l’exploitation rationnelle des ressources minières qui ne peut être possible qu’avec des infrastructures de qualité et un capital humain qui doit être transformé en dividende démographique affirme-t-elle.

Le Représentant Résident de la Banque Mondiale, M. A. Coulibaly en introduisant les activités, a souligné que les interventions de la Banque Mondiale s’articulent autour du nouveau cadre du partenariat pour soutenir le plan de développement quinquennal 2016-2020 du Tchad. Il énumère le progrès du Tchad grâce à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés qui lui a valu une réduction substantielle de sa dette extérieure et que l’allocation budgétaire IDA sur la période 2013-2016 est passée de 100 millions de dollars 260 à millions de dollars dont 50 millions de dollars pour l’appui budgétaire 2015, 80 millions de dollars pour l’appui budgétaire 2016 et 30 millions de dollars supplémentaires pour soutenir le programme du nouveau cadre de partenariat.

Précédant le Représentant résident, l’Economiste pays de la BM, M. O. Beguy a présenté le contexte et l’évolution du portefeuille de la banque mondiale. Cette présentation, axée sur les financements de la BM au Tchad, a fait apparaitre ses forces et faiblesses en termes de réalisation.

Au vue de ses actions au Tchad, la Banque Mondiale souligne des perspectives suivantes :

  • organiser des séminaires sur le Cadre de Partenariat (CPA) afin d’identifier et d’accélérer des réformes nécessaires en vue de booster le score du Tchad ;
  • renforcer le dialogue avec le gouvernement en vue de relever les contraintes liées à l’exécution rapide des projets financés par la BM et les autres partenaires au développement ;
  • maintenir une communication fluide et un suivi rapproché entre les acteurs au sein des Unités de Gestion des Projets ;
  • nouer un partenariat fécond avec les autres membres du Cadre des Partenaires Techniques et Financier (CPTF) surtout pour faire face aux crises.

Ensuite, les coordonnateurs des différents projets ont présenté à tour de rôle leurs projets pour permettre aux participants d’apporter leur appréciation. Ces présentations, limitées aux objectifs, réalisations et résultats attendus, ont permis d’améliorer sans doute la qualité des projets présentés. Cependant, les réalisations ne sont pas mesurées qualitativement et quantitativement en termes de pourcentage et donc ne les permettent pas de les apprécier prononcent les participants.

A l’issue de ces travaux, les participants ont recommandé :

Sur l’aspect institutionnel :

  • d’organiser un séminaire sur l’évaluation des politiques et des institutions du Tchad ;
  • d’opérationnaliser la direction suivi-évaluation pour la coordination et le suivi des projets financés par les partenaires techniques et financiers ;
  • d’améliorer l’identification des bénéficiaires en réponse aux urgences et crises humanitaires ;
  • de définir les indemnités pour les membres de comité de pilotage basées sur l’effectivité des réunions et la performance ;
  • de renforcer les capacités du Ministère de Finance et du Budget et de la cour des comptes afin de les impliquer dans l’exécution des projets ;
  • d’adopter un texte pour l’harmonisation des salaires des personnels de tous les projets financés par les partenaires techniques et financiers ;

Sur la passation des marchés :

  • d’opérationnaliser le nouveau dispositif de passation des marchés publics ;
  • de mettre en place un mécanisme pour accélérer les réponses aux demandes de non objection ;
  • de renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la chaine de passation des marchés publics

Le Représentant Résident de la Banque mondiale a conclu l’atelier par des promesses et l’engagement de son institution à appuyer le gouvernement tchadien. La BM réitère ainsi sa décision, en plus de son programme de développement intégré dans le cadre de partenariat 2016-2020, d’apporter son appui budgétaire substantiel déjà fait en 2015 et qui se poursuit en 2016 afin d’augmenter l’enveloppe qui est allouée à leur programme. Elle promet aussi  promis d’être à l’écoute du gouvernement pour mieux comprendre les besoins des populations les plus défavorisées.

DENNENODJI MBAINAISSEM

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